Quelle méthode d’étanchéité choisir pour sa toiture ?

L’étanchéité de la toiture est un point fondamental tant en construction qu’en rénovation. Les problèmes d’étanchéité entrainent des infiltrations d’eau et une détérioration accélérée de la toiture et de l’habitation sur le long terme. Sur le court terme, l’humidité induit une sensation désagréable au quotidien. On considère que 25% à 30% des déperditions énergétique d’une habitation se font par le toit. La toiture doit être étanche à l’eau mais aussi à l’air pour garantir une bonne isolation thermique tout en permettant au bâti de respirer !

Pour toutes les construction neuves, à partir du 1er semestre 2021, la Réglementation Environnementale applicable évolue. De la RT2012, nous passons à la RE2020. En quelques mots, jusqu’à lors la norme était de construire des Bâtiments Basses Consommation (BBC). Désormais, les habitations neuves devront être dites au minimum « passives » (c’est-à-dire qu’elles produisent autant d’énergie qu’elles n’en consomment). Et au mieux, elles bénéficieront du qualificatif de « positives » c’est-à-dire qu’elles produiront plus d’énergie qu’elles n’en consomment.
L’étanchéité, l’isolation et la toiture sont alors des éléments déterminants de la construction. Ils vous permettent non seulement d’être moins gourmands en consommation énergétique mais aussi pourquoi pas de produire votre propre énergie ! Pour cela vous pourrez choisir des couvertures de toits qui produisent de l’énergie, par exemple les tuiles photovoltaïques ou des panneaux solaires qui recouvriront tout ou partie de votre toit.

Les tuiles, la première protection extérieure de votre toit

Ce sont elles qui vont assurer la première étanchéité de votre toiture en permettant aux intempéries d’être évacuées. Il faut donc choisir des tuiles adaptées à votre habitation et à votre région. L’inclinaison de votre toiture et sa forme (droite ou ronde) vous orientera vers le type de tuiles à choisir (plates, canal, romanes ou tuiles mécaniques). Les tuiles mécaniques sont celles qui permettent le meilleur emboitement et donc évitent au mieux les infiltrations.
Leur pose nécessite beaucoup de minutie pour un emboitement parfait mais elles sont résistantes dans le temps, notamment aux intempéries. L’emboîtement des tuiles mécaniques empêche efficacement l’infiltration de l’eau entre elles et leur forme moulée rainurée facilite l’écoulement de eaux de pluie. L’infiltration de l’air est également efficacement diminuée, permettant une bonne isolation thermique.
En règle générale, des tuiles de bonne qualité ont une durée de vie de plusieurs décennies. Il est toutefois nécessaire de procéder régulièrement à des contrôles visuels simples : présence de mousse, affaissement, mouvement des tuiles sous l’effet du vent. Après une dizaine d’année de vie, nous vous recommandons de faire appel tous les deux ans à un professionnel pour un contrôle plus poussé, et éventuellement le remplacement de tuiles qui pourraient être endommagées. Il est largement préférable d’intervenir en prévention qu’en réparation !

Les écrans sous toiture

Une couche protectrice doit être installée entre la charpente et les tuiles, il s’agit des écrans sous toiture. Il est indispensable dans le cadre d’une rénovation complète de toiture, et est systématiquement installé en construction. Il permet également au toit d’être totalement étanche à l’eau mais également aux poussières. Il assure également l’étanchéité si une tuile venait à se casser. Il en existe plusieurs types :

L’écran Haute Perméabilité à la Vapeur (HPV)

Il se place directement sur l’isolant, sous les tuiles et est étanche à l’humidité extérieure mais il permet l’évacuation de la vapeur et de l’humidité intérieure. Il est donc respirant. Recommandé dans les régions aux climats présentant d’importantes variations de températures (ce qui favorise l’humidité intérieure) il est également préconisé dans le cadre de la RT2012.

L’écran non respirant

Un enduit bitumeux ou en matière synthétique, totalement imperméable à l’humidité extérieure mais aussi à la vapeur intérieure. Cette ancienne génération d’écrans n’est plus recommandée du fait de son imperméabilité à l’humidité intérieur et son absence de respirabilité.

L’écran réfléchissant

Préconisé pour les régions très ensoleillées, non seulement il isole de l’humidité extérieure, mais sa couche extérieure en aluminium réfléchie jusqu’à 70% des rayons infra-rouges. Il permet de contribuer au maintien d’une température convenable dans les pièces sous les combles. Il est également adapté aux toitures équipées de panneaux photovoltaïques. Des écrans en matière naturelle (autre que le bitume) peuvent être envisagés. Le lin par exemple présente de très bonnes qualités de respirabilité et de résistance. Il est naturellement étanche.

Assurer une étanchéité à l’air

Préserver de l’eau et de l’humidité ne suffit pas. Il faut aussi s’assurer que le vent ne peut pas s’infiltrer et diminuer le confort thermique de votre habitation en créant des ponts thermiques.
Deux options sont possibles, mais l’une ou l’autre est plus adaptée selon le type de travaux :

• L’isolation thermique par l’extérieur : privilégiée en construction, elle permet une isolation thermique performante. Le plus souvent, la méthode dite de « sarking » est privilégiée. Elle peut être mise en œuvre également en rénovation, mais il s’agit de travaux lourds qui nécessite la dépose totale de la couverture de toiture, pour une mise à nu de la charpente.
• L’isolation thermique par l’intérieur : recommandée en cas de rénovation, elle permet de ne pas déposer totalement la toiture pour améliorer les performances. L’isolation est prise en sandwich entre les écrans sous toiture et les finitions intérieures. Placée entre et sous les chevrons, cette méthode présente l’inconvénient d’abaisser la hauteur sous plafond des pièces sous combles si vous souhaitez les aménager.

Selon vos revenus et les travaux engagés, l’isolation peut bénéficier de différentes aides financières dans le cadre de la loi POPE (Programme d’Orientation de la Politique Énergétique). Un professionnel qualifié RGE sera le plus à-même de vous conseiller. En effet, les travaux doivent être réalisés par un professionnel certifié pour pouvoir obtenir des aides et garantir la bonne réalisation de ces derniers.

Soigner les détails

Chaque élément de votre toiture favorisant l’étanchéité de votre toiture est choisi et posé avec soin, et chacun doit être correctement posé vis-à-vis des autres éléments. Des points-clefs de votre toiture peuvent mettre en défaut les meilleurs de matériaux, et seule une pose professionnelle et soignée peut y remédier. Les gouttières, les filtres de ventilation, les jonctions entre pans de murs (appelées des « noues »), le faîtage, les raccords de cheminé peuvent être autant de ponts thermiques. Les surfaces sont reliées entre elles le plus souvent par des bandes d’enduit appelées solins, qui doivent être parfaitement réalisés pour assurer une étanchéité totale. Les abergements (contour de fenêtre de toit ou souche de cheminée) et les tuiles couvrant les pans d’inclinaison de toiture doivent également être sous haute surveillance.

Assurer l’étanchéité d’une toiture plate

Très en vogue sur les habitations contemporaines, les toits terrasses et les toits plats nécessitent une attention particulière. En effet, ils ne bénéficient pas d’une pente permettant l’écoulement des eaux de pluies (le plus souvent entre 2° et 5°) et doivent alors être recouverts d’un revêtement spécifique :

• Chape bitume : Cette membrane en bitume est prisée pour les toits terrasses du fait de sa résistance aux chocs, aux déchirements ou aux perforations. Très résistante, sa pose à chaud nécessite l’intervention d’un professionnel pour garantir une étanchéité parfaite et sa durée de vie d’une vingtaine d’année la rend économique. Un revêtement bitumeux peut se présenter en rouleau ou en « liquide » à étaler au rouleau et au pinceau.
• Membrane en EPDM : ce caoutchouc élastomère se présente en rouleau de très grande largeur, ce qui limite les raccords (sources d’infiltrations) surmonté d’une couche de finition. Très résistante, peu onéreuse et durable (une trentaine d’année), cette membrane élastomère n’est que peu esthétique. En revanche, elle est parfaite pour accueillir une toiture végétalisée.
• Système d’Etanchéité Liquide : ce mélange d’élastomère et de résine se pose soit au rouleau soit en pulvérisation. Il forme ainsi une membrane étanche qui peut être laissée telle quelle ou recouverte d’un revêtement de terrasse plus décoratif tel qu’un plancher en bois exotique, ou des dalles. La finition impeccable, sans joints, la technicité de pose et la durabilité du produit en fond un matériau cher mais qui se révèle un excellent investissement sur le long terme pour un toit aménagé.
• Membrane en PVC : similaire à l’EPDM est une membrane collée, idéale pour les grandes surfaces, mais ne convient pas à un aménagement futur. La pose en monocouche doit être minutieuse car aucune erreur n’est rattrapable, toute fois c’est un matériau léger, qui nécessite moins de joints que le bitume et résiste bien aux UV.

Dans le cadre d’un toit terrasse qui sera amené à être aménagé et dont vous souhaitez profiter l’été, nous vous recommandons de choisir un système d’étanchéité compatible avec un revêtement confortable, pratique et esthétique. Une terrasse en bois est toujours agréable, vous pouvez optez aussi pour des lames en composite ou des dalles.