Guide de choix des accessoires indispensables à l’isolation intérieure d’une toiture

isolation interieure de la toiture

Il est reconnu que 30% des déperditions de chaleur dans une habitation se font par la toiture. Son isolation et son étanchéité sont donc primordiales. Différentes solutions existent tant en rénovation qu’en construction pour les améliorer ou les installer de manière performante. Pour cela, les matériaux de nouvelle génération ont permis d’obtenir de meilleurs résultats tout en étant plus respectueux de l’environnement, mais comment s’orienter parmi tous ces choix ?
Que ce sont en construction ou en rénovation, nous vous conseillons de vous orienter vers des matériaux très performants. L’investissement de départ sera rentabilisé, tant au niveau du confort que des économies énergétiques et financières. De plus, les aides de l’Etat sont soumises à certains critères de performances et les dernière normes de construction (RT2020) imposent certains standards. On vous en dit plus dans cet article sur les isolants intérieurs de toiture, à mettre directement sous la couverture.

Les différents éléments qui composent l’isolation intérieure d’une toiture

Privilégiée en rénovation, l’isolation intérieure d’une toiture permet de conserver la charpente existante. Elle ne peut se faire que sur une charpente en excellente santé. Elle doit être dénuée d’humidité ou de traces de passage d’insectes xylophages. Vous pouvez détecter leur présence grâce à aux petits trous qu’ils peuvent laisser sur le bois, ou à des petits tas de sciures. L’idéal est de faire appel à un professionnel pour évaluer la bonne santé du bois. Des traitements curatifs peuvent être appliqués. L’idéal étant bien sûr les traitements préventifs, un contrôle visuel régulier, et un entretien soigneux.
Une mise en œuvre dans les règles de l’art vous garantira aussi l’efficacité des produits. Les toitures, doivent impérativement être étanches à l’air. De plus, selon l’usage de vos combles (perdues ou aménagées) les isolants utilisés ne sont pas les mêmes. Par exemple, un isolant semi-rigide est obligatoire pour les combles aménagés (NF DTU 45.10). L’isolation peut se faire en simple couche, entre les chevrons par exemple du toit, ou en double-couche, avec une épaisseur supplémentaire qui recouvre ces derniers. Afin de garantir une mise en place optimale pour des résultats performants, nous vous recommandons de faire appel à des professionnels bénéficiant du label RGE.

isolant sous rampants

L’isolant

Les isolants peuvent être présentés sous quatre formes différentes. Vous choisirez à la fois celle qui correspondra le mieux à la structure mais aussi en prenant en compte la résistance thermique du produit. Plus cette résistance thermique est élevée, plus l’isolation sera performante. Un professionnel qualifié RGE saura vous orienter sur les bons produits afin de rendre votre habitation conforme aux réglementations en vigueur (RT2020)
Rigide ou semi-rigides, en panneaux, en rouleaux, ou en bloc les isolants sont fixés à l’aide de chevilles, ou de plots mortier spéciaux. Nous vous recommandons de sceller les panneaux entre eux à l’aide de bandes d’étanchéité. Dans le cas d’un isolant projeté, il l’est entre deux éléments qui le comprimeront. Les isolants peuvent être composés de matières organiques ou inorganiques.

  • la fibre de bois : parmi les plus respectueuses de l’environnement, l’isolation en fibre de bois est composée à 80% de fibre de bois. Ces fibres sont ensuite liées entre elles à l’aide d’un liant (polyester, polyuréthane, coco ou maïs) pour obtenir un panneau plus ou moins rigide. Le bois est un mauvais conducteur thermique (sa conductivité thermique varie de 0.045W/mK à 0.038W/m, ce qui lui confère un excellent pouvoir d’isolation et une bonne protection acoustique. Il est toutefois sensible à l’humidité et peut perdre en performance s’il n’est pas correctement mis en œuvre (pare-vapeur et étanchéité).
  • la laine de roche : c’est une matière minérale naturelle, faite à partir de basalte (roche volcanique) chauffé à plus de 1000°C et transformé en fibres très fines. Souvent présentée en rouleaux ou en panneaux assez denses, c’est un isolant efficace et polyvalent. Sa conductivité thermique varie de 0.042W/mK à 0.033W/mK. La laine de roche est également ignifugée. Peu onéreuse et d’une excellente efficacité thermique et acoustique, elle a duré de vie d’environ 15 ans (par la suite le tassement est trop important pour qu’elle conserve son efficacité). Elle protège toutefois moins de la chaleur que la laine de verre ou de bois.
  • la cellulose : Issue du recyclage (journaux, scierie, papeterie), la ouate de cellulose remporte haut la main le pari de l’écologie. La pose la plus simple se fait grâce à des panneaux de ouate de cellulose compressée, la mise en œuvre est la même que pour tous les autres types de panneaux d’isolant. La pose par soufflage, insufflation ou projection humide doit être faite par des professionnels pour garantir sa régularité et l’absence de trous (ponts thermiques). Les performances de cette isolation sont réellement liées à sa densité, sa conductivité thermique varie de 0.041W/mK à 0.035W/mK. Vous obtiendrez les meilleurs résultats tant en isolation thermique qu’acoustique avec une densité de 50kg/m3. Bien qu’elle ne soit pas ignifugée, elle présente une résistance au feu très importante.
  • le verre cellulaire : cette laine minérale composée de sable et de verre recyclé est très performante (conductivité thermique de 0.050W/mK à 0.038W/mK )et s’adapte particulièrement bien aux sols ou toiture sous étanchéité tels que les toits terrasses ou les toits végétalisés. Imputrescible et ignifugée, le verre cellulaire s’il est installé avec soin a une durée de vie équivalente à celle du bâtiment car il ne se déforme pas : c’est un investissement sur le très long terme. Son impact environnemental est très intéressant car il allie une durée d’utilisation très élevée à une production issue du recyclage du verre. Il est présenté en plaques, panneaux ou blocs selon sa mise en œuvre.
  • le liège : dans le cadre d’une construction écologique, vous pouvez être amené à considérer le liège parmi d’autres propositions. Imputrescible, cet isolant biosourcé bénéficie d’une très bonne isolation (conductivité thermique de 0.041W/mK à 0.037W/mK). Très finet léger il s’adapte parfaitement à l’isolation des combles perdus, des rampant, de la toiture mais aussi sous la chape ou dans les sous-bassement. Proposé le plus souvent sou forme de liège expansé. Une épaisseur d’au moins 28 cm pour la toiture est recommandé et au moins 32 cm pour les combles perdus.
  • le polystyrène : le polystyrène expansé peut être utilisé pour toutes les isolations de la maison (sol, combles, rampants et murs) et est l’isolant le moins cher du marché. Issu de l’industrie pétrochimique il a malheureusement un impact environnemental fort et est peu respectueux de l’environnement malgré sa très grande durée de vie. Il est le plus souvent l’isolant le moins performant (conductivité thermique de 0.038W/mK à 0.030W/mK). Il se présente tant en bloc qu’en matériau à projeter.

Les membranes et autres accessoires

pose de pare-vapeur ecran sous toiture

  • les membranes pare-vapeur sont indispensables à l’isolation d’une maison. Elles évitent à la condensation de se former sur les parois de la maison dégradant ainsi le confort thermique et la qualité de l’air ambiant. Ces films de protection se placent du côté chauffé des murs, sur l’isolant. Recommandé pour les isolants minéraux, les pares-vapeur sont obligatoires pour les isolants végétaux ou animaux. La performance de ces derniers est indiquée par le coefficient Sd : plus il est élevé, plus la performance sera importante.
  • les écrans sous-toiture : placés entre les chevrons et la couverture, ils sont fortement recommandés. Ils permettent de vous prémunir d’infiltrations d’eau ou d’air accidentelles, notamment en cas de mauvais temps (pluie accompagnée de vent fort, fortes chutes de neige poudreuse). Ils permettent aussi, dans le temps, de préserver la couverture du toit (en limitant la pression/dépression), réduire l’infiltration des poussières, limiter l’accès au toit des petits animaux et améliorer l’étanchéité à l’air de la toiture. Nous vous recommandons de veiller à une bonne mise en œuvre de cet écran. En effet il doit être raccordé à l’évacuation des eaux du toit, afin de permettre à la condensation de s’échapper. Si cet écran est HPV (Haute Perméabilité à la Vapeur), indispensable en construction neuve, l’isolant peut être installé directement au contact. Il est toutefois possible d’isoler des combles sans écrans sous toiture, si le climat de votre région le permet, en laissant au minium 2 cm entre l’isolant et les liteaux.
  • les petits accessoires : bande de scellement (adhésifs spécifiques permettant de sceller les membranes entre elles), protection de spot encastrables (afin de garantir une ventilation correcte et une isolation des sources de chaleur), coffrage des conduits de cheminé etc… Tous ces détails seront indispensables à votre sécurité et une performance optimale de votre isolation. Nous vous recommandons de suivre les conseils d’un professionnel pour ces éléments de sécurité.
Foire aux questions
Comment évaluer la performance (ou résistance) thermique d’un isolant de toit ?

La résistance thermique (R) dépend de l'épaisseur (e exprimée en mètre) et de la conductivité thermique ( λ ) du matériau : R = e / λ. Plus l’isolant sera épais et/ou de bonne facture, plus la résistance thermique sera élevée et meilleure sera l’isolation. La conductivité thermique d’un matériau en revanche n’évolue pas, quelle que soit son épaisseur. Un matériau fortement conducteur (donc peu isolant) même mis en couche épaisse ne sera pas plus performant.

Quelle épaisseur d’isolant choisir ?

Intimement liée à la performance attendue de votre isolant, l’épaisseur est aussi contrainte par la charpente. Au minimum elle sera de la hauteur des chevrons -2 cm. Plus l'épaisseur d'isolant sera importante, meilleure sera l'isolation.

Comment interpréter la conductivité thermique ?

La conductivité thermique exprime la capacité d’un matériau à « conduire » la chaleur et donc à la laisser passer. Plus cette valeur sera basse, plus le matériau sera isolant. Il convient donc de choisir pour votre toit des matériaux ayant une faible conductivité thermique, que ce soit pour la couverture ou les couches inférieures de la toiture.